Ils avaient, certains entre 15, 17 parfois à peine 20 ans, et d’autres plus âgés. Tous portaient en eux un rêve puissant : rejoindre l’Europe. Quitte à risquer l’enfer, à s’accrocher au train d’atterrissage d’un avion ou à survivre dans les cales d’un cargo pendant des semaines, sans nourriture ni hygiène. Migrants de rêves plonge au cœur de cette obsession collective, devenue pour beaucoup une question de vie ou de mort.

Un livre qui met des visages sur les statistiques

Dans un style direct et sans concession, Jean-Baptiste BOKOTOO APANDA redonne voix et humanité à celles et ceux que l’on réduit trop souvent à des chiffres dans les journaux. Ces jeunes africains ne fuient pas seulement la misère : ils fuient l’absence d’avenir, l’étouffement d’un continent où les talents s’étiolent faute d’horizons. Ils rêvent d’appartements, de transferts d’argent à la famille, de carrière sportive ou artistique. En retour, ils trouvent des passeurs, des arnaques, l’exploitation, parfois la mort.

Le miroir d’un monde déséquilibré

Migrants de rêves est aussi une charge lucide contre un système qui capitalise sur la détresse : agences fictives de mannequinat, réseaux criminels déguisés en recruteurs, promesses vides à des enfants trop jeunes pour douter. Derrière chaque parcours, l’ombre de l’Europe brille comme une chandelle, mais quiconque s’y approche de trop près se brûle.

Une sortie littéraire majeure

Avec ce témoignage bouleversant, l’auteur nous invite à regarder l’exil autrement. Non comme un choix, mais comme une fuite éperdue. Non comme une délinquance, mais comme une tragédie humaine.

La Rédaction